« Une aventure humaine qui enrichit nos pratiques »

La Région Centre-Val de Loire entretient des relations étroites avec l’Etat indien du Tamil Nadu et Pondichéry. Une récente mission a permis à une délégation régionale d’aller à la rencontre d’agriculteurs et d’acteurs locaux de l’alimentation. Le restaurateur du Loir-et-Cher Christophe Lunais y a partagé son expérience des circuits courts.

Propriétaire du restaurant Les Closeaux à Vallières-les-Grandes et de l'Auberge de Montpoupon à Céré-la-Ronde dans le Loir-et-Cher, le chef Christophe Lunais est Maître-restaurateur, engagé pour une cuisine locale imprégnée de ses terroirs. Il est aussi ambassadeur de la marque régionale des producteurs « C du Centre », et initiateur et référent du label de formation « circuits courts », dont il a parrainé la première promotion au Lycée des métiers de l’hôtellerie et du tourisme de Blois. Bref, le circuit court alimentaire, c’est son dada.

A ce titre, il a pris part à une mission de coopération internationale dans le Sud-Est de l’Inde du 23 février au 3 mars dernier, organisée par la Région Centre-Val de Loire dans le cadre de sa coopération avec l’État du Tamil Nadu et le territoire de Pondichéry.

Au menu de cette mission emmenée par la vice-présidente déléguée à la culture et à la coopération internationale Delphine Benassy figurait, entre autres rencontres, le Festival Local Food System (Système alimentaire local) organisé par l’Institut français de Pondichéry pour valoriser les initiatives locales en faveur d’une alimentation durable, mais aussi faire connaître un projet de recherche associant les universités d’Orléans, de Tours, de Pondichéry et de Madras. Ce projet PATAMIL analyse les systèmes alimentaires locaux en France et en Inde pour développer des projets autour de l’agriculture et d’une alimentation durable au bénéfice des deux régions.

Christophe Lunais était l’un des trois professionnels de la région conviés à partager leurs expériences. A ses côtés : le producteur Benoît Lonqueu, gérant de la ferme du Chat Blanc à Maves dans le Loir-et-Cher, et Thimothée Huck, directeur de l’association d’insertion Les Jardins de la voie romaine dans le Loiret.

3 questions à Christophe Lunais

Comment avez-vous vécu cette mission de coopération ?

C’était passionnant d’être réunis ensemble, un restaurateur, un producteur, un responsable d’insertion, des chercheurs… et d’échanger avec nos homologues indiens. Malgré la barrière de la langue, j’ai été marqué par leur bienveillance, le côté très humain, cette volonté d’échange, le respect mutuel. Nous avons participé à une table ronde à laquelle étaient conviés des producteurs et acteurs locaux, avec lesquels nous avons fait des visites de terrain. C’était très intense et vraiment enrichissant de confronter nos pratiques et de voir comment on pourrait concrètement monter des projets.

La notion de circuit court est-elle développée sur place ?

Dans les campagnes, c’est une pratique naturelle, mais à Pondichéry [territoire dont la population est estimée à plus de 350 000 habitants], une réflexion est menée comme chez nous pour revenir à des circuits alimentaires en proximité.

Les chercheurs collaborent aussi sur ces projets…

La restauration est loin de l’univers de la recherche, c’était donc pour moi une découverte et c’était passionnant d’échanger avec des chercheurs. J’ai été impressionné aussi par tout le travail réalisé par le service de coopération internationale de la Région et je suis convaincu par cette démarche. C’est une aventure humaine qui nous change, nous fait évoluer et enrichit nos pratiques.